La République comme anti-France
Les Français ne sont pas stupides et comprennent parfaitement que ce sont les politiques menées par les gouvernements successifs depuis 50 ans qui ont accentué leurs problèmes, qui ont mené le pays à la ruine et qui sont à l’origine du déferlement migratoire les submergeant. Pour résoudre le conflit cognitif entre la vision d’un Etat républicain que l’on préjuge par nature au service de la France et des Français et le constat objectif d’un Etat républicain agissant contre l’intérêt national, les Français sont amenés à postuler que cette distorsion est purement accidentelle. Si la République mène le peuple français au tombeau, par le Grand Remplacement notamment, c’est que le personnel politique à sa tête est corrompu, apatride, ou tout simplement incompétent. Il suffit donc d’en changer. Cette illusion sert les intérêts de l’opposition du moment, d’où l’alternance gauche-droite que l’on observe depuis des décennies. Elle entretient aussi la mythologie démocratique. Même les partis « populistes » veulent en tirer bénéfice en proclamant pouvoir nettoyer ces écuries d’Augias. Est-ce pour autant exact ?
Rien n’est moins sûr. Depuis des décennies, des politiciens de tous bords se succèdent au pouvoir sans que le pays ralentisse sa course vers le précipice. Tous n’étaient pas corrompus, apatrides ou incompétents. Marie-France Garaud, Jean-Pierre Chevènement, Philippe Séguin, Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan, Philippe Buisson, Henri Guaino, pour n’en citer que quelques uns, ont côtoyé de très près le sommet de l’Etat. Ils ont parfois montré une certaine lucidité quant au chemin sans issue qu’empruntait le pays. Ils n’ont pourtant pas réussi à l’en détourner. En fait, on le voit avec Trump aux Etats-Unis, même un président doit situer son action politique à l’intérieur du cadre idéologique fixé par le régime en place. Car ce qui compte n’est pas la personnalité qui gouverne mais la latitude que lui laisse le système politique, à savoir, pour ce qui nous concerne, la République. Permettez-moi une comparaison :
Imaginez que vous jouiez à un jeu vidéo, une course automobile par exemple. Vous pouvez faire accélérer votre voiture, la faire ralentir, la faire s’arrêter, vous pouvez doubler d’autres voitures, aller à gauche ou à droite de la chaussée, rester au centre de celle-ci. Ce que vous ne pouvez pas faire, c’est sortir du circuit. Ce n’est pas une question d’incompétence : même le meilleur joueur du monde n’y parviendrait pas. Le programme n’a pas été conçu pour ça : il ne le permet pas. Si vraiment vous voulez pouvoir sortir du circuit, il n’y a donc qu’un seul moyen : changer de jeu !
La République, quant à elle, est un système politique qui possède ses propres données et instructions de fonctionnement : son propre logiciel ! Le politicien qui joue en République est comme dans un circuit : il peut aller à gauche, à droite ou au centre du jeu politique. Il peut accélérer les réformes ou bien les ralentir. Il peut même les stopper un temps. Ce qu’il ne peut pas faire, c’est sortir du circuit : sortir du programme républicain ! Là aussi, ce n’est pas une question d’incompétence : le logiciel républicain ne le permet tout simplement pas. Pour sortir de ce circuit il n’y a qu’un seul moyen : refuser le système politique et en changer… ce qui est formellement interdit par la Constitution et le Code Pénal !
La ruine de notre pays, l’effacement de notre nation ou le Grand Remplacement ne sont donc pas le résultat de l’incompétence d’une classe politique qui aurait commis en toute innocence une succession d’erreurs malencontreuses. Sauf à sortir du cadre, c’est-à-dire à se mettre hors la loi, ceux qui ont choisi la carrière politicienne ne peuvent, Front National compris, que respecter les « valeurs » et les « principes » du régime en place, ce qui, traduit informatiquement, signifie une complète subordination aux codes, aux instructions et aux procédures dictées par un programme. Ceci explique largement la continuité et la ressemblance des politiques suivies depuis 50 ans, et même depuis 1789. Qu’elles soient à « gauche » de la chaussée ou à sa « droite », ces politiques restent sur la même route républicaine. Une route qui conduit inexorablement à une République universelle.
Si les politiciens sont responsables d’avoir « voulu jouer » avec un système qu’ils savaient par essence antinational (pour les plus cultivés d’entre eux), la République est quant à elle coupable d’avoir fixé des règles du jeu qui supposaient à terme la disparition de la nation, c’est-à-dire de la France et du peuple français de souche européenne.
Montrer que la République est, par son ADN idéologique, ses « valeurs » et ses « principes », une entité politique qui ne pouvait qu’entraîner la dilution du peuple autochtone dans l’universel est une démarche véritablement révolutionnaire. Car dès lors, le « changement » à l’intérieur du régime apparaît comme un leurre et le renversement du régime apparaît comme l’unique possibilité d’assurer un destin à notre peuple.
Il faut passer ce cap psychologique, fruit d’une manipulation mentale opérée dès l’école, pour considérer la République pour ce qu’elle est : un régime étranger qui a colonisé le peuple autochtone et le vampirise depuis deux siècles. C’est avec le sang autochtone que la République a répandu sa doctrine dans le monde entier. C’est sans souci des souffrances autochtones que la République construit aujourd’hui son modèle de société métissée.
Transcendantale, la République ne peut être nationale. Se voulant universelle, elle ne peut se dire spécifique. N’étant pas spécifique, elle n’est pas « française », ou tout au moins pas plus française qu’algérienne ou malgache.
L’universel républicain prétend construire un modèle de société acceptable et accepté par tous les hommes quelles que soit leur origine, leur religion ou leur culture. Rappelons que la francité n’est ni acceptable, ni acceptée par tous les hommes : tous les hommes n’accepteraient pas de faire leur l’histoire des Français, de manger du lard ou de fêter Noël ! La République n’a donc rien à voir avec la France incarnée par le peuple autochtone de ce pays. C’est même une anti-France puisque son modèle de société postule la faisabilité du « vivre-ensemble » et légitime par contrecoup les politiques d’immigration, politiques qui sont à l’origine du Grand Remplacement, donc de l’effacement de la France comme nation enracinée dans une histoire et une identité.
La République est un système « génétiquement » hostile à notre nation comme à toute nation. Le travail d’un Réfractaire consiste essentiellement à supprimer les résistances psychologiques qui empêchent de le comprendre.
Antonin Campana